Jeudi 15 avril 2010 à 20:01
Il y a des périodes comme celle-ci où je sens juste ma vie se disloquer un peu plus qu'elle ne l'est déjà.
La douleur est sourde. Je me laisse me perde un peu plus, parce que je sais bien que lutter ne sert a rien. Je n'ai pas besoin qu'on me dise quoi faire, car, il n'y rien à faire justement. Je suis un peu fatiguée. J'ai cette impression angoissante d'étouffer. De gratter les murs en esperant remonter la pente. A m'en écorcher les mains.
Je ne peux juste rien y faire. Par manque de force et d'envie, je regarde les choses empirer parce que c'est comme ca que ca se passe toujours. Je regarde ce résidu de famille s'acharner sur les lambeaux. Ca me dégoûte. C'est stupide.. J'ai cette terrible envie d'hurler et de chialer un bon coup. De montrer aux autres que tout n'est pas si parfait, si suportable. De supplier pour qu'on m'aide un peu, ne plus me sentir si désesperement seule. Qu'on m'avoue que c'est merdique, mais que ce n'est pas la fin.
Je suis fatiguée de devoir toujours être celle qui relève la tête et passe les étapes. Aujourd'hui je n'ai plus l'énergie, alors, je me plaind au virtuose qu'est mon néant. Je suis fatiguée de penser que les choses auxquelles je m'accroche n'ont rien de stable. Penser a ce que je devrais encore sacrifier, pour faire semblant que tout n'est pas si grave. Ca l'est. Je suis fatiguée de devoir subir quelqu'un qui me hais chaque jour de ces putains d'années. Fatiguée de fuir constament, de baisser les yeux, d'agir comme un fantôme pour qu'on oublie jusqu'à ma présence. Subir les reproches, les brimades. Fatiguée de supporter le poids de sa haine sans que personne ne daigne lever le petit doigt. Je suis fatiguée de me défendre seule.
Et je ne sais pas comment faire. Pas comment agir. Je ne sais juste pas ce qu'on attend. Je regarde tout se foutre en l'air.
Et je n'ai pas le courage de faire quoi que ce soit.
Dans 3 jours, ça fera exactement 9 ans que tu es morte. Je n'arrive pas vraiment à te détester pour nous avoir abandonné. Tu dois me manquer au fond. Le truc, c'est que je ne sais pas qui me manque. Je ne me souviens de toi que par fragments de souvenirs. Les mêmes qui tournent en boucle depuis tant d'années. Les mêmes qui petit à petit deviennent moins distincts, plus fou. C'est douloureux.
Enfaite, je dois avouer que je t'oublis. Du moins, j'oublie ces petits détails pourtant si précieux. J'oublie l'odeur de ton parfum. J'oublis le son de ta voix. Tout ce qu'il me reste c'est des souvenirs un peu bêtes. Puis, ceux plus douloureux. Je n'oublis ni tes cris, ni le son de tes pleurs. Mémoire sélective n'est ce pas ?
Il va y avoir une enquête de la DAS. C'est triste, ca sert un peu a rien. Qu'est ce qu'ils attendent ? Qu'on leur dise que cette famille n'en est pas vraiment une ? A quelle point Sandrine en souffre ? A quelle point je me sens dépressive en y pensant ? La vérité, c'est que si eux la veulent, ils n'auront droit qu'aux chimères que les apparances veulent bien fournir. Peut être à deux trois blagues de lila, a quelques paroles bienveillantes et calmes du père. ll n'auront pas droit eux, aux regards méprisants, aux remarques blessantes et aux souvenirs douloureux. Il n'aurait pas droit aux bouteilles d'alcool vides qui s'entassent, aux accès de colères injustifiés. Il n'auront pas droit à la vérité.
C'est quand même rassurant, de baser sa vie sur des faux semblant.
Mercredi 3 mars 2010 à 14:05
L'inconvenient majeur a être atteinte d'Hypersensibilité c'est avant tout l'horrible appréhension que l'on ressent, à se sentir se noyer dans ses problèmes, étouffer par des suites sans fins de complications, de non dit, d'actes manqués, d'abérations continuelles.. alors qu'il ne suffirait pourtant que d'un quart de celà pour craquer définitivement.
S'ajoute a celà un contexte familial particulièrement chaotique, des relations pour le moins détériorées, un impensable quipropo, quelques grosses bonnes disputes bien placées, enlevez a ca un quelconque endroit pour une escale et ca donne a peu près l'état d'esprit d'un suicidaire sur le point de se pendre.
Sinon, a part l'étrange besoin d'aller vomir tout ca, je vais plutôt bien.
Encore heureux que j'ai l'habitude.