Fallen angels at my feet
Whispered voices at my ear
" L'air qu'il avait appris à respirer était particulièrement blessant. Emplit d'un parfum déchirant, il empoisonnait le sang lui-même avec un sentiment de dépression et de tristesse intense, s'infiltrant dans le cœur pour le percée sans la moindre tendresse. C'était un air méprisant, et difficile à assimiler. Un air qui pouvait tué jusqu'à l'âme, si il en avait le temps. De l'oxygène étrange, capable de rendre fou. Quelque chose de cruel.
Et il s'en était fait un bagne. Une malédiction défendue, portée haute et fière. Une blessure sanglante symbolisant une noblesse attitrée par le porteur.
C'était un air de solitude.
Et il avait apprit à le respirer. Il avait épuisé ses poumons, marcher sans personne, s'était guider à l'aide de sa propre ombre. Après des années d'effort, il avait fait la solitude sienne, la réclamant comme une possession. Il savait être seul, savait déambuler paresseusement sans personne pour protéger ses arrières, savait se parler à lui-même sans se croire fou. Avec le temps, il s'était habitué à la dureté qu'offrait la solitude, si bien qu'il ne savait plus comment agir avec les autres. Et ne voyait les gens qu'il rencontrait qu'à travers elle.
"
Kathleen LaCorneille "Derrière le miroir"